Après avoir affiché complet en Avignon, “Le Double” arrive à Paris au Théâtre 14. Une pièce remarquablement interprétée.
Critique de la pièce (publiée le 25 juillet 2018)
Jacob Pétrovitch Goliadkine (Ronan Rivière), vit à Pétersbourg. Il n’a jamais rien dépensé. Un beau jour, il décide qu’à présent, il est temps de le faire. Il veut rompre son isolement, voir du monde…
Il envoie son domestique et ami Nikolaï Sémionovitch (Jérôme Rodriguez) lui acheter des bottes neuves. Il met son plus bel habit pour aller travailler, et y va même en fiacre. Il veut briller. Au final, c’est l’inverse qui se produit. Son collègue de travail (Michaël Giorno-Cohen) et son supérieur (Jean-Benoît Terral) se moquent de lui en le trouvant ridicule. Il est dubitatif et surtout déçu.
Clara (Laura Chetrit) l’invite à une fête. Il refuse, donnant un faux prétexte. Finalement, après avoir acheté un cadeau onéreux, il va décider de s’y rendre tard dans la nuit. Un nouveau revers l’y attend, tout aussi cuisant.
Sur le chemin du retour, un évènement incroyable se produit : il a l’impression de voir son double (Antoine Prud’homme de la Boussinière). C’est sûrement la fatigue…
Mais par la suite, il retrouve ce double à son travail. Il s’avère qu’il s’appelle comme lui ! D’abord inquiet et ne sachant que penser, Goliadkine est touché par les propos de ce double. S’apitoyant sur lui, Goliadkine va lui accorder sa confiance.
Peu à peu, ce double va s’avérer être une menace pour Goliadkine. Il va même le conduire à sa perte. Tout ce que Goliadkine fera pour essayer de se sortir de cette situation de plus en plus en sa défaveur, va se retourner contre lui.
La construction dramatique est efficace. Les dialogues sont percutants. On se demande comment tout cela va finir. Goliadkine semble résigné, on aimerait qu’il se batte.
On est touché par l’interprétation de Ronan Rivière dans la peau de ce triste héros.
La scénographie ajoute à l’atmosphère dramatique des évènements impactant Goliadkine. Le décor est constitué de plusieurs éléments pouvant être assemblés ou séparés. Selon la façon dont ils sont tournés, ils sont gris et froids (lorsque l’on est chez Goliadkine) ou colorés et chauds (quand on se trouve dans d’autres lieux).
Les comédiens sont accompagnés par un pianiste dont la musique accentue l’action à certains moments.
Ronan Rivière a adapté librement le roman de Dostoïevski, en utilisant son propre style. Le résultat est tout à fait réussi. On est emporté par le récit, et on a de l’empathie pour son héros.
Régis Gayraud
Monsieur Goliadkine, paisible fonctionnaire de Pétersbourg, voit sa vie bouleversée par l'apparition d'un double de lui-même. Et il semble que cet autre Goliadkine intrigue pour lui prendre sa place ! Une histoire fantastique qui traite avec humour et empathie de la confusion d'un homme tiraillé entre sa timidité et sa fascination pour les autres.
Vidéo du spectacle (non disponible)
Créatifs :
Texte : Fiodor Dostoïevski
Adaptation : Ronan Rivière, en collaboration avec Amélie Vignaux
Mise en scène : Ronan Rivière
Compositions musicales : Léon Bailly
Décors : Antoine Milian
Lumières : Marc Augustin-Viguier
Costumes : Corinne Rossi
Producteurs : Voix des Plumes, Scène et Public.
Ronan Rivière, Jérôme Rodriguez, Michaël Giorno-Cohen, Jean-Benoît Terral, Laura Chetrit, Antoine Prud'homme de la Boussinière.
“Le Double” est produit par Voix des Plumes et Scène et Public.
Lieu : Théâtre 14 - 20 avenue Marc Sangnier 75014 Paris Métro : Ligne 13 (station Porte de Vanves) Bus : 58 et 95 (Porte de Vances) Tramway : T3 (arrêt Didot)
Durée : 1h20 Réservations : |