Présenté pour la première fois à la Pépinière Théâtre le 22 janvier 2014, “Le cercle des Illusionnistes” a été récompensé par 3 Molières en 2014 : celui du metteur en scène (Alexis Michalik), de l’auteur francophone vivant (Alexis Michalik), et celui de la révélation Féminine (Jeanne Arènes). Depuis sa création, la pièce n’a cessé d’être jouée avec succès à Paris (Comédie des Champs Élysées, Théâtre des Béliers Parisiens), en Avignon et en tournée. À partir du 27 mai, “Le cercle des Illusionnistes” revient, pour un peu plus de trois mois, à la Pépinière Théâtre. L'occasion de voir ou revoir un excellent spectacle.
Critique du spectacle (publiée le 2 février 2014)
S’il y a un lieu où l’on ressent des émotions, c’est le théâtre. Parfois ces émotions sont intenses, parfois elles le sont moins. Il arrive qu’on reste sur sa faim.
Avec “Le cercle des Illusionnistes”, la nouvelle création d’Alexis Michalik, ce sont 2h d’émotions qui nous envahissent. Littéralement pris par l’action, le spectateur « vit » ce qui se déroule sous ses yeux.
Un peu comme dans sa pièce précédente, “Le Porteur d’Histoire”, Alexis Michalik nous fait traverser les lieux et les époques en faisant interpréter à ses comédiens plusieurs rôles. Cependant, cette dernière création est sans comparaison avec la précédente, déjà excellente.
“Le cercle des Illusionnistes” prouve une nouvelle fois (s’il était besoin) l’extraordinaire imagination de conteur que possède Alexis Michalik. Il a un grand talent pour mélanger les époques et les personnages, Sans pour autant perdre le spectateur dans ce qui pourrait être une histoire abracadabrante ou incompréhensible.
Quel est le secret de cet automate joueur d’échec qui gagne contre tous ses adversaires ? Que recèle un coffre fort caché dans les vestiges d’un ancien théâtre qui a vu naitre les tours de magies les plus spectaculaires ? Petit à petit, alors que les destins des héros de cette odyssée se croisent, les réponses sont dévoilées. Alexis Michalik sait nous tenir en haleine en nous faisant passer du 19ème au 20ème siècle, et inversement, avec une facilité déconcertante.
On ne voit pas le temps passer. À aucun moment le rythme ne faiblit.
Le silence qui règne dans la salle montre à quel point le public est fasciné par ce qui se déroule sous ses yeux.
Les situations et les personnages évoluent, l’action progresse. On est littéralement « pris » par les évènements qui nous sont contés par 6 comédiens tous aussi brillants les uns que les autres, certains réalisent même des tours de magie.
La mise en scène inventive, ajoute à la magie de l’histoire. Contrairement au “Porteur d’Histoire”, il y a dans “Le cercle des Illusionnistes” de nombreux éléments de décors. Ceux-ci sont rapidement changés pour ne pas alourdir le propos, distraire le spectateur, ou freiner l’action, ce qui serait le cas, si les changements étaient trop longs.
On va à l’essentiel. Tout comme l’écriture : pas de fioritures, pas de phrases emberlificotées ou inutiles… Alexis Michalik a un style épuré, et c’est une des raisons pour laquelle, on le suit avec autant d’aisance dans ses histoires.
Je reconnais que l’histoire aurait pu durer encore et encore, je ne me serais pas lassé !
Et c’est un peu à regret que l’on arrive à la fin de ce spectacle captivant et que l’on quitte ces personnages attachants.
Vous avez aimé “Le Porteur d’Histoire”, vous allez adorer “Le cercle des Illusionnistes” !
Régis Gayraud
À propos de sa nouvelle création, Alexis Michalik indiquait en 2013 : « Un spectacle est une aventure joyeuse et périlleuse et il y faut des compagnons talentueux et enthousiastes. À chaque nouvelle aventure, j’ai un peu l’impression de choisir égoïstement les membres de ma nouvelle famille. Vincent Joncquez est un ami de longue date, mais c’est surtout un talentueux comédien protéiforme. Gageons qu’il rendra sur scène toute la folie qu’il a dans la vie et qu’il rendra magique le personnage de Robert-Houdin. J’ai souvent vu Arnaud Dupont jouer, je l’ai toujours trouvé excellent, et toujours espéré avoir un jour un rôle à sa mesure à lui proposer. Le voilà donc qui incarnera Georges, de l’enfance à l’âge adulte, aussi naturel et évident à 10 ans qu’à 40. Pour l’Horloger, je cherchais un acteur capable d’allier un physique alerte et la voix envoûtante de la maturité. C’est Régis Vallée qui m’a conseillé de rencontrer Michel Derville et bien lui en a pris, car à ces qualités, il ajoute une âme d’enfant et un enthousiasme d’étudiant. L’élément de la troupe le plus difficile à trouver était une actrice pouvant interpréter huit rôles différents, de la mère bourgeoise à la cochère italienne. J’ai cherché dans bien des directions ma Catherine, Louise, et autres, avant de comprendre qu’il fallait tout simplement Jeanne Arènes. Quand à Mathieu Métral, notre Décembre, le cadet de la troupe, je le croise en Avignon depuis trois ans, il tracte et parade avec autant de charme rauque qu’il joue avec talent. Enfin, j’avais aperçu Maud Baecker dans un Henri IV où l’on parlait beaucoup d’elle mais dans lequel elle ne disait pas un mot. Par sa seule présence « marylinienne », elle illuminait le spectacle de toute sa blondeur platine. Il fallait pour Avril une fille comme elle, dont toute la salle va tomber amoureux avant même qu’elle n’ouvre la bouche, et encore plus après.
Et voilà, ma nouvelle famille est née. Ajoutons-lui Olivier Roset (aidé par Juliette Azémar) à la vidéo et à la scénographie, Pascal Sautelet aux lumières, Romain Trouillet à la musique, Romain Lalire à la magie et enfin Marion Rebmann aux (très) nombreux costumes et nous serons 13 à la table du Cercle des illusionnistes ! »
Créatifs :
Auteur : Alexis Michalik
Scénographie / Vidéo : Olivier Roset assisté de Juliette Azémar
Lumière : Pascal Sautelet
Costumes : Marion Rebmann assistée de Clotilde Jaoul
Musique / Son : Romain Trouillet
Magie : Romain Lalire
Collaboration à la mise en scène Anaïs Laforêt
Producteurs : La Pépinière Théâtre, Acmé et le Théâtre des Béliers Parisiens.
Distribution
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En alternance : Jeanne Arènes ou Clotilde Daniault, Maud Baecker ou Constance Labbe, Arnaud Dupont ou Guillaume Riant, Vincent Joncquez ou Alexandre Blazy, Mathieu Métral ou Adrien Cauchetier et Michel Derville.
“Le cercle des Illusionnistes” est une co-production de La Pépinière Théâtre, Acmé et le Théâtre des Béliers Parisiens.
Lieu : Pépinière Théâtre - 7 rue Louis-Le-Grand - 75002 Paris.
Réservations : |
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