Dans le Paris des années 20, l’histoire folle de trois opératrices des PTT qui ont lancé le téléphone Rose !
Critique de la pièce :
L’action se déroule dans les années folles, à l’époque où les centraux téléphoniques automatiques n’existaient pas.
Denise (Bénérice Boccara) et Marthe (Odile Blanchet), travaillent comme opératrices aux PTT. Elles mettent en relation les appelants – qu’elles connaissent bien – et leurs correspondants.
À la suite de quelques confidences ou par déduction, elles savent ce qui arrive aux hommes qui les contactent pour être mis en relation avec leur destinataire. Si, (par exemple), un interlocuteur indique que sa femme a quitté le domicile conjugale, avant de demander à être mis en relation avec un avocat spécialisé, l’opératrice conclut qu’un « divorce est en vue ». L’une d’elle, Denise, tient même secrètement un petit carnet, sur lequel elle note les « bons partis » de Paris, en mettant des étoiles à côté du nom des appelants.
Jeanne (Sana Puis), « une volante », venue de Bordeaux rejoint le duo, pour faire des remplacements. Elle n’est pas très bien accueillie : elle a « le vocabulaire et l’apparence d’une marchande de poisson » raille Denise.
De fil en aiguille, ces trois femmes vont tisser des liens, et la gentillesse de l’une envers un de leurs appelants, va faire basculer leur petit travail quotidien en un jeu innocent au départ… mais lucratif. C’est Marthe, obsédée à l’idée de rester vieille fille, qui commence, un peu involontairement, ce petit jeu.
Elle est bientôt suivie par Denise et Jeanne, qui vont, elles aussi, écouter les fantasmes de certains hommes au téléphone. En contrepartie, ils déposent des cadeaux dans un bar.
Les métaphores utilisées par ces « clients en ligne » rendent les dialogues irrésistiblement drôles. Ce n’est jamais vulgaire mais toujours original. La tête que font nos trois opératrices lors de ces « quasi-monologues » est impayable.
Mais tout cela va leur échapper… cependant, nos trois héroïnes restent unies. Leur caractère complémentaire leur permet de réagir face aux évènements.
On souhaite ardemment qu’elles arrivent à se sortir d’une situation qu’elles n’avaient pas prévue. En effet, ce « petit jeu », devenant un véritable business, provoque des jalousies et les entraîne dans une situation périlleuse, tant professionnelle que personnelle.
C’est avec délectation que l’on suit l’évolution de la personnalité de ces trois opératrices. De ces femmes se pliant aux règles de bienséance imposées aux femmes de l’époque, à ces opératrices aux conversations des plus débridées qui font voler en éclats, l’image qu’elles devraient donner.
Leur passé, leur fragilité ou leur secret les rendent très vite attachantes.
Quelques chansons amusantes, et bien chantées, viennent ponctuer cette aventure originale.
C’est déjà le 3ème festival Off de cette pièce, et on comprend, après l’avoir vue, pourquoi le succès est au rendez-vous, dès les premières représentations !
Aussi, il ne faut pas rater cette pièce pleine de fantaisie, d’originalité et d’humour.
Régis Gayraud
Bénérice Boccara, Odile Blanchet et Sana Puis
Photo : Régis Gayraud (2025)
Paris. Les Années folles. Trois opératrices de téléphone. Marthe se voit déjà vieille fille. Denise joue les oiseaux de nuit. Quant à Jeanne, elle démarre une nouvelle vie. La rencontre des trois demoiselles fait des étincelles surtout lorsqu’elles se retrouvent à créer un service inédit : donner du plaisir aux hommes, par le simple son de leurs voix. Mais leur entreprise innovante se retrouve au cœur de toutes les convoitises : un gangster opportuniste, des collègues trop curieuses, une police des Mœurs sur le qui-vive ... Les obstacles seront multiples. A cœur vaillant rien impossible ! Mais seront-elles assez courageuses pour affronter tous les dangers de cette folle épopée ?
L’histoire folle des trois jeunes filles qui ont, par un singulier concours de circonstances, lancé le téléphone rose..
Créatifs :
Texte : Odile Blanche, Bérénice Boccara et Sana Puis
Mise en scène : Jean-Laurent Silvi
Musique : Mathieu Rannou
Lumières : Eric Mileville
Scénographie : Olivier Prost
Costumes : Claire Avias
Producteurs : Cinq poisons et PB² Prod.
Odile Blanche, Bérénice Boccara et Sana Puis.
“La ligne rose” est produit par Cinq poisons en collaboration avec PB² Prod.
Lieu : La Condition des Soies - 13 rue de la Croix - 84000 Avignon.
Réservations : |