Critique de la pièce :
Une femme (Stéphane Bissot) attend son mari (Guillaume Marquet) en préparant le dîner. Elle ne sait jamais à quelle heure il va rentrer, ni s’il va revenir accompagné d’un ami. Elle a peur de « sa langue de vipère » : si c’est trop cuit, il dira que c’est de la bouillie, si ça ne l’est pas assez, elle aura droit à des reproches.
Sa mère (Isabelle de Bonton) est à côté d’elle. Elle la stresse en lui disant qu’il n’y aura pas assez à manger, qu’il manque tel ou tel ingrédient. La mère a des problèmes digestifs qui font honte à son gendre… et on va le comprendre un peu plus tard, lorsqu’ils se manifesteront de façon auditive ou olfactive.
Ce soir, le mari a décidé d’inviter un collègue (Noé Favre) à dîner chez lui. À peine vient-il de le lui proposer, qu’il le regrette déjà. Il vient de réaliser que l’on est vendredi, et que sa belle-mère sera présente.
Le collègue invité, récemment divorcé, a peur, tout comme le mari, de ne pas savoir quoi dire durant le repas.Angoisse qu’ils partagent tous les deux.
Le spectateur comprend tout cela très facilement, à travers de nombreux apartés dont le contenu, totalement inattendu est souvent hilarant. Ainsi, le mari préférerait que sa femme et sa belle-mère soient mortes car il a honte d’elles : « J’ai épousé la bouche et j’ai hérité du rot ».
Lors du repas, même si chacun essaye de faire bonne figure, à un moment donné, le mari va exploser contre sa femme et sa belle-mère. Mais ce sera vite oublié, et une discussion très générale rependra : l’essentiel est de garder sa fierté !
Les répliques, surtout celles en apartés, fusent et on en rit beaucoup…. À condition de ne pas avoir des oreilles chastes.
Une fois le repas terminé, au plus grand soulagement de chacun des convives, le couple effectue son devoir conjugale. Chacun fantasme d’être avec une autre personne. Elle, c’est avec les 3 éboueurs qui passent tous les matins sous ses fenêtres, les imaginant lui arracher sa culotte... Lui, il commence par fantasmer sur une collègue, son fantasme va bientôt complètement changer à sa plus grande surprise, mais pour le grand plaisir du spectateur rendu témoin d’une scène hilarante.
Le jour suivant, le mari a un rendez-vous avec un négociant (Julien Héteau). Durant les échanges, les apartés continuent. L’arrivée de ce nouveau personnage va tout modifier dans cette histoire.
La fin de la pièce est inattendue et… très drôle !
Si vous êtes prêt à entendre des horreurs, dites sans vulgarité et avec un naturel désarmant, ne passez pas à côté de Ketch. Le spectacle se joue à 21h30 en plein air, dans la cour du théâtre des Halles, avec d’excellents comédiens !
Régis Gayraud
Oser être soi-même ! Une comédie qui traque nos peurs, nos maladresses, nos associations d’idées incongrues et nos fantasmes. Et qui fait entendre les pensées intérieures de tous ces grands timides, ces inquiets incurables, tiraillés par les kvetches, ces obsessions qui nous angoissent, ces démons qui sapent notre confiance… Kvetch parle de l'amour, du trouble, du couple, de la solitude et du désir. Et s’interroge sur ce qu’on dit et ce qu’on tait, sur ce qu’on cache et qu’on révèle, qu’il s’agisse de notre comportement en société, au travail ou dans l’intimité.
Vidéo du spectacle (non disponible avec la distribution du Off)
Créatifs :
Texte : Steven Berkoff
Traduction : Geoffrey Dyson et Antoinette Monod
Mise en scène : Robert Bouvier
Scénographie et création des lumières : Benoît Théron
Musique originale : Mirko Dallacasagrande
Univers sonore : Julien Baillod
Costumes : Marie Jeanrenaud, Janick Nardin
Accessoires : Yvan Schlatter
Coiffure et maquillage : Faustine Brenier
Régie générale : Baptiste Ebiner
Texte publié aux éditions Actes Sud-Papiers
Producteur : Compagnie du Passage, Neuchâtel.
Mireille Bailly en alternance avec Isabelle de Botton, Stéphane Bissot, César Duminil en alternance avec Noé Favre, Julien Héteau et Guillaume Marquet.
“kvetch” est produit par la Compagnie du Passage en coréalisation avec le Théâtre des Halles et la Compagnie Alain Timar.
Lieu : Théâtre Les Halles
Réservations : |
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