Critique de la pièce :
“Mauvaises filles” se déroule sur deux époques, qu’une lettre égarée pendant plus de 20 ans va faire se télescoper.
Cinq comédiennes talentueuses interprètent les multiples rôles de femmes. Les rôles masculins sont tous interprétés par Gilles Vincent Kapps.
Les différentes scènes se déroulent tantôt en France à notre époque, tantôt en Irlande dans un couvent où sont recluses des filles mères, dans les années 40 et un peu plus tard.
De nos jours, en France, Abbie (Natacha Krieff) interroge sa mère Maude (Chloé Berthier) sur l’origine de son prénom, qui est loin d’avoir une consonance française alors que toute sa famille l’est.
Maud va alors lui raconter l’aventure qui, avec son amie Vava (Charlotte Matzneff) les a conduite, sur les traces d’évènements s’étant déroulés en Irlande 60 ans auparavant.
En Irlande, dans les années 40, Rose (Natacha Krieff) rejetée par sa famille, se retrouve au couvent de la Madeleine, comme d’autres jeunes filles enceintes et non mariées, dont certaines n’ont même plus le droit de manger avec leur parents car elles « souillent le repas avec leur impureté ».
En travaillant à la blanchisserie du couvent, « elles nettoieront leurs âmes ». D’ailleurs, « les mauvaises filles font les meilleurs draps ».
Là-bas c’est presque le bagne. Pas le droit de parler, voler quelques brioches est puni par des coup de fouets. La mère supérieure (Marie Arnaudy) n’hésite pas à faire dormir nues, dans la cave, les filles qui l’ont défiée.
Toutes les sœurs ne sont pas aussi violentes. Ainsi Sœur Mary (Christine Bonnard), aimerait les aider, et le fera en son heure. Il faut saluer la voix angélique de Christine Bonnard quand elle chante dans le couvent.
La scénographie très inventive, est composée d’éléments de décors, dévoilés ou masqués par des draps suspendus, qui sont ouverts ou fermés, et sur lesquels sont parfois projetés des images.
“Mauvaises filles” est sans conteste une réussite dans sa construction théâtrale qui sait ménager le suspense. C’est aussi l’occasion de revenir sur un épisode peu glorieux de faits historiques que l’on ne peut et l’on ne doit ignorer. Une très bonne pièce qui se démarque en Avignon.
Régis Gayraud
2001. Maud, jeune femme banale et sans histoire qui travaille à la Poste, voit sa vie bouleversée le jour où elle tombe sur une lettre égarée par les services postaux. Expédiée d'Irlande dans les années 80, cette lettre est adressée à un certain Chris Roberts. Avec sa collègue et copine Vava, elle décide d'enquêter sur ce destinataire inconnu, nous plongeant quarante ans plus tôt en Irlande, dans l'un des Couvents de la Madeleine où Rose, une timide fille-mère, y est séquestrée et maltraitée avec d'autres jeunes femmes.
Aujourd'hui plus qu'hier, peut-on vraiment échapper à son destin de "mauvaise fille" ?
Vidéo du spectacle (non disponible)
Créatifs :
Texte : Aurélie Bargème
Mise en scène : Aurélie Bargème assistée de Victoire Berger-Perrin
Lumières : Cyril Manetta
Décor : Caroline Mexme
Costumes: Virginie H
Son : Vincent Lustaud
Vidéo : Léonard
Producteur : Atelier Théâtre Actuel.
Christine Bonnard, Charlotte Matzneff, Chloé Berthier, Gilles Vincent Kapps, Natacha Krieff, Marie Arnaudy
“Mauvaises Filles” est produit par Atelier Théâtre Actuel en co-production avec Sésam' Prod, FIVA Production, le Grenier de Babouchka, Matrioschka, RSC et YdB.
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Lieu : Théâtre Actuel - 80, rue Guillaume Puy - 84000 Avignon.
Réservations : |