Critique de la pièce
Après avoir créé et joué « Vincent » pendant 2 ans aux Etats-Unis, Jean-Michel Richaud a adapté le spectacle pour la France. Il l’a d’abord joué au Ciné XIII théâtre, puis en Avignon l’an passé, le succès rencontré l’a fait revenir cette année.
Sur scène, Jean-Michel Richaud interprète tour à tour le rôle de Vincent Van Gogh et celui de son frère Théo. Ce dernier, submergé par l’émotion n’a pu s’exprimer lors de l’enterrement de son frère. Une semaine plus tard, il vient parler dans une salle de conférence à Paris, pour rendre hommage à Vincent.
C’est ainsi que commence la pièce. Nous sommes les personnes présentes à cette conférence.
Durant une heure quinze, le spectateur assiste à la reconstitution de la vie de Vincent Van Gogh à travers des dialogues entre les 2 frères ou leurs échanges épistolaires.
Sur la scène, d’un côté un chevalet, de l’autre un écran encadré, tel un tableau sur lequel est projeté pour commencer un autoportrait de Van Gogh. Au milieu, une table sur laquelle sont posées les centaines de lettres échangées entre les deux frères, lettres ayant servies à construire la trame de la pièce.
Peu à peu, on découvre la vie tourmentée de l’artiste tant sur le plan financier, que sur le plan sentimental.
Voulant d’abord être évangéliste, il pense que pour prêcher aux pauvres, il faut l’être soit même. Hélas, ce n’était pas l’image que le comité évangéliste attendait de lui, et lui retire cette charge.
Il n’a jamais voulu que l’on expose ses toiles, trouvant toujours une bonne raison : pas assez de toiles à exposer, ou galeries jamais à son goût...
Il a aimé d’abord sa cousine, puis une fille des rues… En réalité il est amoureux de leur détresse.
Dans toutes les situations, il est incapable de faire face à la réalité.
Durant la pièce, alors que l’on suit les tristes déboires de l’artiste, des centaines de ses œuvres sont projetées sur l’écran encadré. La qualité excellente des projections laisse croire que ce sont les véritables toiles que l’on a sous les yeux.
On est touché par la performance de Jean-Michel Richaud totalement investi dans ces deux personnages : Vincent Van Gogh écorché par la vie, et son frère désespéré par la vie du premier.
On suit avec attention la déchéance de Van Gogh pourtant si proche du triomphe et du bonheur qu’il refusa toujours.
La performance de Jean-Michel Richaud est unanimement saluée par le public à la fin de la représentation, et ce n’est que justice.
« Vincent » est incontestablement une pièce qu’il faut aller voir au Festival OFF cette année.
Régis Gayraud
Août 1890. Quelques jours après la mort du peintre Vincent Van Gogh, alors peu connu, les rumeurs vont bon train à Paris. Certains disent qu'il était un fou sans le sou, un habitué des prostituées, un clochard et un artiste médiocre qui serait bien vite oublié. D'autres l’appellent le prêtre rebelle ou l'étranger. Beaucoup murmurent qu'il s'est donné la mort dans une crise de démence. Son frère Théo, le confident et le bienfaiteur de Vincent, est atterré et révolté. Ce soir, il espère bien rétablir la vérité.
Créatifs :
Auteur : Leonard Nimoy
Mise en scène : Paul Stein
Producteur : La Compagnie Cicada.
Jean-Michel Richaud.
“Vincent” est produit par la Compagnie Cicada.
Lieu
: Théâtre du Centre - 13, rue Louis Pasteur, 84000 Avignon.
Durée totale : 1h15 Réservations : |