Critique du spectacle
L’unique élément de décor des « Assoiffés » de Wajdi Mouawad est une grande boite, sorte de grand placard. Elle symbolise un rêve inabouti.
Elle est poussiéreuse mais doucement reprend vie. D’abord elle tousse, et soudain Sylvain Murdoch (Alexandre Streicher) en émerge Il sort d’un cauchemar qui lui a ouvert les yeux. Lorsqu’il se lève ce matin là, il a l’impression que son sac d’école a plus d’espoir que lui.
Ce jeune décide alors qu’il est grand temps pour lui de se vider. Vider ses entrailles pour se débarrasser de ce qui le ronge à l’intérieur. Il pourrait le faire à la japonaise, en s’éventrant… mais décide de le faire par la parole !
Cela se manifeste d’abord par un déferlement de reproches à ses parents. La vérité est qu’ils sont englués dans la société de consommation.
Puis c’est dans un bus que Sylvain déverse ses propos sur l’absurdité de l’existence des passagers, et enfin ce sera à l’école contre un de ses professeurs…
Plus rien ne peut l’arrêter. Pourquoi ? « Je ne sais pas » répète-t-il inlassablement avec force d’intonations et mimiques différentes.
Parallèlement aux interventions de Sylvain, un autre personnage, Boon (Vivien Fedele), beaucoup plus mesuré, revient sur son passé, sur son rêve mis au placard plusieurs années auparavant.
On peut être un peu perdu, au départ, par ces scènes qui se succèdent, sans que l’on sache pourquoi, ni ce qu’elles ont en commun. Puis les choses s’éclaircissent.
On se réjouit des moments où intervient Alexandre Streicher avec son ravissant petit accent québécois, interprétant ce personnage survolté et révolté. Il insuffle de la vie et des moments de drôlerie à cette histoire assez sombre.
La compagnie le Bruit de la Rouille présente pour la 2ème année « Assoiffés » au Festival Off. La troupe est passée d’une salle de 100 places, à une autre de 150 et… le théâtre affiche complet pratiquement tous les jours ! On comprend pourquoi.
Alors un conseil, pour ne pas rater ce spectacle, réserver votre place.
Régis Gayraud
Deux corps entrelacés sont retrouvés au fond d’un fleuve. L’enquête nous plonge quinze ans en arrière, à l’âge de l’adolescence et des rêves qu’on lui abandonne.
On fait la connaissance de Boon, Norvège et Murdoch, trois personnages à l’humour incisif qui refusent le conformisme du monde.
Une invitation à se laisser envahir par leur soif de sens, de beauté et de révolte.
Créatifs :
Texte : Wajdi Mouawad et Benoît Vermeulen
Création lumière : Sarah Ballestra
Scénographie : Mélaine et Juan Catuogno
Producteur : La Compagnie le bruit de la rouille
Distribution
:
Mélaine Catuogno, Alexandre Streicher, Vivien Fedele.
“Assoiffés” est produit par la Compagnie le bruit de la rouille.
Lieu : Théâtre Girasole - 24 bis, rue Guillaume Puy - 84000 Avignon. Accès handicapé Climatisation 148 places (fauteuils / gradins)
Réservations : |