La pièce « Bash », est composée de trois histoires courtes, racontées successivement par deux comédiens (Selena Hernandez et Benoît Solès). Les deux premières histoires sont des monologues, la troisième est racontée par le couple.
Le point commun de ces histoires, est que leur narrateur y a commis l’irréparable. Et ce, avec la plus grande froideur ! Cependant la construction de l’intrigue est tellement parfaite qu’elle permet de suivre et de comprendre (tout au moins pour les deux monologues) comment les protagonistes en sont arrivés là, même si on n’adhère pas à leurs actes.
L’histoire que Benoît Solès commence par raconter est – à mon goût – la plus violente d’un point de vue psychologique. Sa construction est excellente : racontée dans sa globalité puis en rentrant plus dans les détails, le spectateur découvre ce qu’a réellement fait son protagoniste et les raisons qui l’ont poussé à cette extrémité.
Benoît Solès passe du rire aux larmes, de l’angoisse au bonheur, de la délivrance à la culpabilité. L’intonation de sa voix, l’expression de son visage sont tels, qu’on vit avec lui ce qu’il raconte. Un grand moment !
Selena Hernandez, elle aussi est excellente lorsqu’elle raconte cette histoire tragique qui débute quand elle a 13 ans. Elle sourit comme une enfant lors de son premier Noël, elle rit même de tous ces évènements dramatiques dont elle est à la fois la victime et la responsable. Selena Hernandez est désarmante de sincérité.
Pour la dernière histoire, j’avoue que j’attendais une fin plus « savoureuse » (compte tenu de la construction des deux précédentes). Permuter la troisième histoire avec la première aurait permis une meilleure montée en puissance de l’intensité psychologique.
Quoiqu’il en soit, ce jour là c’était la 100ème représentation de « Bash », qui devrait poursuivre un joli parcours la saison prochaine.
Régis Gayraud
Résumé (programme du off) :
Bash signifie à la fois fête et… coup de poing.
Cette pièce, acclamée dans le monde entier, se décompose en trois histoires, en trois crimes impunis et pour lesquels les protagonistes (deux hommes et deux femmes), viennent témoigner du processus qui les a amenés à commettre l’irréparable. Parfaitement ancrés dans la réalité, ces personnages nous racontent leur histoire, sans détour et sans culpabilité.
Un spectacle dans la lignée de David Mamet ou du cinéma de Gus Van Sant.
Distribution :
Benoit Solès, Selena Hernandez.
Créatifs :
Texte : Neil LaBute
Adaptation : Pierre Laville
Metteur en scène : Gilbert Pascal
"Bash” est produit
par Scène et Public.
Informations pratiques
Tous les jours à : 18h10.
Durée : 1h20
Tarifs : 20€ / 14€ avec la carte du off (moins de 10 ans : 10€)
Réservations :
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